On part, une fois de plus, en week-end chez des amis chers. On se dit, une fois de plus, qu’il doit faire bon avoir dans les parages un abri, un refuge, qu’on se loverait bien dans un penty à soi, qu’en fait ce qu’on reçoit, là, on voudrait bien le donner aussi. Offrir une grande tablée aux amis, les emmener (re)voir la mer, leur donner des seaux et des pelles. Que ces amis-là même qui vous ouvrent les bras pourraient venir dans les vôtres.

Je fais des photos, plein. Je visite des maisons, deux. Comme ça, juste pour voir, n’est-ce pas. Pour commencer à stocker des pistes au cas où, un jour, cette vague idée prendrait forme et que je m’attellerais sérieusement à rechercher un home sweet home dans le coin.

Et puis celle-là.

Façade de la maison, côté jardin La jolie porte du placard sous l'escalier Chambre 1, côté jardin Sur la plage Instants paisibles Le petit garage

Le cabinet de toilette à l'étage Façade, côté rue Oh, un bateau ! Vite, une photo ! Cidroline explore la plage Cimetière de bateaux de Camaret Amarrer les amis

Ce sont des photos de la maison, auxquelles j’ai ajouté celles qui traduisent un peu ce qui est compris dans le « lot ».

Oh cette maison ne frime pas, elle ne m’a pas fait les yeux doux d’un coquet cottage froufroutant. Mais justement elle est parfaite dans sa non-finitude, dans son juste équilibre entre l’habitabilité immédiate et la part de rêves et de projets de transformations qu’elle offre.

Lors de la visite, Aimable, qui non content de faire le meilleur pain du monde et maîtriser le billig comme personne est également agent immobilier à ses heures, avait posé les questions auxquelles je n’aurais pas pensé et regardé le tableau électrique, l’arrivée du tout-à-l’égout ; il avait tâté les murs : la maison est saine, disait-il, et le prix dans la fourchette correcte. Yapaquedlapom avait arpenté l’étage et noté la hauteur sous plafond, imaginé comment accéder à la mini-chambre sans passer par l’autre, parlé des crépis de chaux à poser entre amis (ici des images d’une scène de Witness où tout le village monte la charpente de l’un d’entre eux me traversent l’esprit). Quant au Pêcheur et à la Sabotière ils étaient formels : cette maison est super bien placée, à équidistance du port, de la plage et des commerces. Franck avait le sourire de celui qui s’y voit déjà, à paresser dans la chambre face au Sud et à enrichir sa collection de photos de bateau.

Je n’avais pas le choix, n’est-ce pas ?

Anne, mars 2010

Une maison de pêcheur au Guilvinec, un chez-moi, un « couvepenty ». L’aimer comme elle est, pouvoir aussi l’imaginer grandie et embellie, ajouter mentalement la grande table ici à gauche pour s’y retrouver tous autour des langoustines ou des tellines. Peut-être un jour une véranda. Peut-être un jour un crépi neuf, blanc ou rose.